Poèmes

7 mars 2014
Lettre inachevée

Ces quelques mots expriment une partie de nous-mêmes
Une simple prière à notre Dieu pour toi que l’on aime
 
En mémoire de toutes nos belles rencontres échangées
Et toutes celles qu’on aurait pu encore partager
Une pensée pour te redire toute notre amitié
Au moment de ton passage dans l’éternité
 
Un simple message qui de ligne en ligne se dévoile
Comme si nos visages se profilaient sur une toile

Un cadeau personnel, unique, vraiment intime
Pour te témoigner de toute notre plus grande estime
 
Quelque chose qui pourrait ressembler à une fleur
Et qui soudain sort du plus profond de nos cœurs

Un bouquet de mots déposé entre tes doigts
Nous sommes venus aujourd’hui te dire au revoir
 
Une marque de respect pour te dire tout notre amour
Parce que tu as tellement beaucoup compté pour nous
Une proclamation dans le silence de notre foi
La vie s’en va, mais continue quoi qu’il en soit
 
Une lettre inachevée que l’on voulait t’offrir
Signe de notre confiance en Dieu qui donne toujours vie

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 La mort n’est rien
 
La mort n’est rien, je suis seulement dans la pièce à coté.
Je suis moi, vous êtes vous.

Ce que nous étions les uns pour les autres,
Nous le sommes toujours.

Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné.
Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait.

N’employez pas un ton différent,
Ne prenez pas un air solennel ou triste.

Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.

Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été,
Sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.

La vie signifie ce qu’elle a toujours signifié.

Elle est ce qu’elle à toujours été. Le fil n’est pas coupé.

Pourquoi serais-je hors de votre pensée,
Simplement parce que je suis hors de votre vue ?

Je vous attends.
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.

Vous voyez, tout est bien... 

Charles Péguy
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Le suprême jour de l’homme

Je suis la résurrection et la vie, dit Jésus.
Qui croit en moi, fût-il mort, vivra.
Je crois qu’un jour, Seigneur ton jour, je viendrai vers toi
Et tu liras sur mon visage toute la détresse,
Tous les combats,
Tous les échecs des chemins de la liberté.
Un jour, ton jour, ô mon Dieu, je viendrai vers toi.
Et dans la formidable explosion de ma résurrection,
Je saurai enfin que la tendresse, c’est toi,
Que ma liberté, c’est encore toi.
Je viendrai vers toi, ô mon Dieu,
Et tu me donneras ton visage.
Je viendrai vers toi avec mon rêve le plus fou :
T’apporter le monde dans mes bras.
Je viendrai vers toi
Et je te crierai à pleine voix
Toute la vérité de la vie sur la terre,
Je te crierai mon cri qui vient du fond des âges :
« Père ! J’ai tenté d’être un homme et je suis ton enfant. »
 
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Je t’ai porté (Poème brésilien)

J’ai fait un rêve une nuit,
Je cheminais sur la plage
Côte à côte avec le Seigneur.
Nos pas se dessinaient sur la plage laissant une double empreinte
La mienne et celle du Seigneur ;
L’idée me vint que chacun de nos pas représentait un jour de ma vie.
Je me suis arrêté pour regarder en arrière
J’ai vu toutes ces traces qui se perdaient au loin,
Mais je remarquais qu’en certains endroits,
Au lieu de deux empreintes, il n’y en avait qu’une.
J’ai revu le film de ma vie : Oh surprise !
Les lieux de l’empreinte unique correspondaient
Aux jours les plus sombres de mon existence.
Jour d’angoisse ou de mauvais vouloir,
Jour d’égoïsme et de mauvaise humeur ;
Jour d’épreuve et de doute, jours intenables…
Jour où, moi aussi, j’avais été intenable.
Alors me tournant vers le Seigneur,
J’osais lui faire des reproches :
« Tu nous as promis pourtant D’être avec nous tous les jours.
Pourquoi n’as-tu pas tenu ta promesse ?
Pourquoi m’avoir laissé seul aux pires moments de ma vie ?
Aux jours où j’avais le plus besoin de Ta présence ? »
Mais le Seigneur m’a répondu :
« Mon Enfant bien-aimé, les jours où tu ne vois qu’une seule trace sur le sable,
Ce sont les jours où je t’ai porté. »
 
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